Jardin en cours # épisode 12

Jardin en cours

Jardin en cours # épisode 12

Observations : le sol

Concevoir un jardin sans s’intéresser au sol, c’est comme… sauter sans parachute? Et, même si, « le plus dur c’est l’atterrissage », cela reste un peu idiot (ou un non sens).

C’est pourquoi, dés le départ, il semble important de savoir avec quoi on va travailler. Bien que l’échelle de permanence de P. A. Yeoman fasse figurer comme « facile » de faire évoluer un sol, il m’apparaît que la bonne attitude est de déterminer comment il est, lorsque l’on débute son jardin.

Plusieurs pistes s’offrent à nous, pour mieux le connaître :

  • regarder le couvert végétal spontané existant,
  • faire un trou,
  • discuter avec les voisins jardiniers qui en ont l’expérience,
  • prélever des échantillons,
  • goutter la terre, la toucher,
  • envoyer un échantillon à un laboratoire spécialisé,
  • faire venir un pédologue (et non un podologue…),
  • se remémorer les jeux boueux de notre enfance et jouer avec la terre et de l’eau
Le sol : observations de terrain

J’ai réalisé une carte indicative de ce que je percevais en terme de richesse du sol selon les endroits. Ces observations résultent du remue-ménage qui a eut lieu lors de l’arrachage des souches de Lonicera, ou du nettoyage que j’ai pu faire.

Répartition de la matière organique sur le jardin

On voit que l’emplacement au sol le plus riche est en bas du terrain, sous la ramure du noyer et de l’érable. Nous sommes ici en point bas, donc un lieu potentiel de collecte des débris végétaux entraînés par la pente (comme cela se produit en fond de vallée). De plus, le feuillage de ces deux gros arbres contribue largement à l’apport d’humus.

La zone la plus dépourvue est au centre du terrain, sans surprise : celles-ci était/est plantée de végétaux portant un feuillage clairsemé et petit (aubépine, prunellier, merisier), donc qui larguent peu de matière végétale compostable à l’automne.

Les zones « entre-deux » sont en haut du terrain et le long du mur Sud. Le haut du terrain est largement pourvu en végétaux portant un feuillage abondant (tilleul, érable), celui-ci, une fois au sol, va l’enrichir en matière organique, qui jouera un rôle d’éponge pour l’humidité. Ce qui explique pourquoi, malgré sa position en haut de pente, cet espace soit néanmoins assez bien pourvu en eau.

On voit ici le rapport direct qu’il y a entre présence de végétal, donc d’humus dans le sol, donc stockage de l’eau par celui-ci. Le meilleur moyen de créer des déserts est donc de… couper les arbres. A contrario, si l’on veut tendre vers des oasis, plantons des arbres!

Échantillonnage

Une autre possibilité, pour connaître mieux son sol, est de prélever un échantillon et de faire le « test du bocal ».

Celui-ci consiste à prélever un échantillon de votre sol (sur les premiers centimètres) de le mettre dans un bocal avec de l’eau, de secouer pour bien mélanger les deux, puis de laisser reposer. La décantation va livrer les différentes granulométries du sol, ensuite, vous pourrez si vous le souhaitez, faire les pourcentages de chaque élément.

Au-dessus, on trouvera les argiles, qui sont des particules très fines, suivront ensuite les limons, puis les sables et enfin les graviers.

Et au-dessus de tout cela, s’il y en a, on trouvera l’humus : il est le plus léger et flotte même parfois.

Sur mon sol, étant donné sa composition assez régulière, ce test est peu probant, néanmoins je vous livre ci-après les résultats.

Test du bocal : échantillon du sol le long du mur Ouest

J’ai tenté de prendre en photo le mélange du sol avec de l’eau, mais on lit mal les différentes couches.

Tout en haut, on voit les quelques morceaux de matière organique présents dans le sol.

Puis une très fine épaisseur d’argiles, suivie du reste du sol, composé de limon.

Finalement, il s’avère que le sable se trouve « un peu plus bas » dans le sous-sol : lorsque l’on creuse au-delà de 40/50cm (c’est pourquoi je n’en ai pas dans mon bocal). A cette profondeur, je suis parfois tombée sur des filons purs de sable de Fontainebleau : on comprend pourquoi l’ensemble est drainant! Le jeu va donc consister à planter sur la plage, le sel en moins!

Le plus malin, pour faire d’une pierre deux coups, est de mettre dans le bocal de l’eau déminéralisée : car après, vous n’aurez plus qu’à y tremper votre bandelette de test de pH pour savoir comment est celui de votre sol.

Bandelette test du pH

En l’occurrence, pour le mien, contrairement à ce que je pensais, mon sol est neutre. J’imaginais qu’il aurait des tendances calcaires, mais il n’en est rien. La neutralité du sable de Fontainebleau permettra de ne pas s’inquiéter trop de ce facteur lors du choix des plantations.

Pourquoi faire tout cela?

Ces tests et observations permettent de connaître son terrain plus intimement, ce qui a pour but, pour la suite du projet, de planter les végétaux choisis aux emplacements où ils se sentiront le mieux.

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