Jardin en cours épisode # 30
Se remettre à l’ouvrage
L’intérêt d’un jardin, à mon sens, c’est d’être en relation au vivant : rien n’est figé, tout est évolutif, bouge, se déploie, parfois périclite, d’autres fois fleurit… Le jardin c’est du mouvement, pour faire un clin d’œil à Gilles Clément!
Aussi, les mois du printemps se succèdent et apportent chacun leur lot d’entretien à réaliser.
Reprise du plessage des aubépines
Les aubépines plessées l’an dernier, avec leurs nouvelles pousses, partaient de nouveau dans tous les sens, aussi était-il nécessaire d’intervenir.
Les tiges, encore souples à cette saison, se prêtent bien à cette action, quoiqu’elles soient un brin cassantes.
Une fois l’intervention finie, l’ensemble apparaît un peu plus peigné! Les haies retrouvent leur dessin courbe, défini par l’implantation d’origine des aubépines.
Dompter les herbacées
Entre avril et mai, les herbacées, lorsque l’on ne tond pas, se déploient de façon assez spectaculaire!
La portion Est du terrain, dégagée des anciens porte-greffes, est celle qui accueille ronces et plantes herbacées. Celles-ci ont rapidement atteint une hauteur conséquente, elles m’arrivaient, pour certaines, à la taille. Difficile de cheminer dans ces conditions.
N’ayant ni la technique, ni l’outillage nécessaire, je n’ai pas fauché à la faux, mais en taillant à la cisaille, petits bouts par petits bouts. Ce travail est fatiguant car on se trouve pliée en deux, et la coupe n’est pas régulière en hauteur.
Cette fauche m’a permis de trouver de nouveaux bébés pêchers, que je n’avais pas vu avant. J’ai marqué leur emplacement avec des rondins de bois pour, peut-être, les déplacer à l’automne.
Dans la fauche, je conserve les « chardons », ce qui peut sembler étonnant. Mais les chardons sont des plantes avec une architecture intéressante, leur floraison est très mellifère, donc bénéfique aux insectes.
Par ailleurs, leur localisation est spécifique : ils ont un rôle à jouer dans les blocages du sol, je les laisse donc œuvrer.
L’an dernier j’avais fait de même, en conservant des pieds et, contrairement aux idées reçues, ils n’ont pas envahi tout le terrain!
Les graines germent là où les conditions du milieu leur conviennent. Si vous avez un terrain rempli d’une seule plante, chardon, ou autre, il convient de vous interroger sur ce qu’elles ont à vous dire de l’état de votre sol (et de vos pratiques culturales)!
Le jardin en cours en mai 2020
Quelques floraisons accompagnent cette saison ensoleillée.
Ainsi la châtaigne de terre (Bunium bulbocastanum) a fleuri, et survécu aux grosses chaleur de l’an passé. C’est un légume vivace et ce sont ces tubercules que l’on consomme.
Au pied de plusieurs fruitiers, j’ai planté à l’automne des bulbes d’ails Molly, à la jolie floraison jaune. Ils ont mis du temps à pointer le bout de leur nez, mais étaient finalement bien présents!
Les ails, au pied des fruitiers, sont de bonnes plantes compagnes pour éloigner les maladies fongiques. Du reste, la décoction d’ail peut être utilisé en traitement dans certains cas de figure (oïdium par exemple).
Dans l’ensemble, les plantes vont plutôt bien, même si je n’ai pas vu émerger toutes les vivaces que j’avais planté à l’automne dernier! Certaines n’ont pas dû apprécier l’hiver pluvieux et le paillage, et pourrir sur pied… 🙁
L’absinthe se plaît beaucoup à son emplacement : elle a pris assez rapidement ces dimensions « adultes ».
Comment finir sans donner des nouvelles de sa majesté l’artichaut?
Il devient… toujours plus beau!
Et a donné naissance à 4 fleurs, que je ne consommerai pas, mais dont j’attends la floraison!