Jardin en cours # épisode 23
Désarroi
L’été 2019 aura décidément été une suite de mises à l’épreuve. Résistance aux conditions climatiques extrêmes (qui risquent de devenir la norme) du jardin, résistance morale à la bêtise crasse des personnes aussi.
En effet, je me suis aperçue mi-août, en revenant d’un superbe PDC animé – entre-autre – par Warren Brush, que mon jardin avait été vandalisé. Après les vols du printemps, le moral a été encore fortement impacté.
Constat
Cette fois-ci, les « délinquants » ne sont pas passés par la clôture, qui s’avère donc un peu dissuasive. Pas de trace d’effraction, la chaîne et le cadenas sont en place.
La seule possibilité est donc d’être passé par une autre faille… La seule existante, facile à déjouer, est d’enjamber le mur qui est en parti effondré. Je pense que c’est ce qu’il s’est passé.
En effet, les dégâts sur le jardin sont localisés à proximité du mur abîmé. Les vandales ne se sont pas aventurés bien plus loin (faute de temps ou faute d’autres éléments destructibles)?
Pour enjamber le mur il faut malgré tout être assez agile, voir être aidé d’un ou deux copains qui font la courte-échelle. Aussi, je pense que les dégâts sont l’action de jeunes du village qui ne savent pas comment occuper leur été, et qui, entre deux rodéos en scooter ou quad sur le terrain de foot, se sont sentis bien inspirés en allant démolir un jardin en cours.
Les dégâts
On pourra juger que les dégâts sont légers, mais ils n’en demeurent pas moins violents pour moi. Défricher ce terrain et le transformer en jardin est un travail long, fastidieux et parfois difficile. Mes petites joies consistent à voir fleurir les plantes semées ou installées, à constater leur croissance. Les personnes malveillantes qui se sont attaquées au jardin ont procédé à un saccage des tournesols : les décapitant ou les arrachant.
J’étais très heureuse de constater que mes semis avaient fonctionné, que de belles fleurs allaient venir. Et là, plus rien. Un massacre.
Au-delà du désarroi de ne pas pouvoir profiter de ce beau spectacle, il y a aussi une idée qui peut paraître complètement folle pour certains, qui est « qu’ont pensé ces plantes de ces maltraitances?« . En semant, j’ai mis une attention dans mon geste, une pensée. Et là ces tournesols se sont littéralement faits assassiner. Incompréhension. J’ai livré ces innocentes plantes à l’abattoir.
La jardinière que je suis s’est trouvée dans une situation très désagréable, où le vivant qu’elle a mis en place a été tué, sans sommation.
Les vandales ont démonté les fascines que j’avais mises en place pour utiliser les rameaux de noisetier comme « arme » afin d’attaquer les tournesols.
Ils ont aussi arrachés le poireau perpétuel qui vivotait dans un autre massif. Heureusement pour moi, le temps a dû leur manqué car ils n’ont pas exploré le reste du jardin. Ou du moins, s’ils l’ont fait, les plantations étant de petites tailles, leur œil non averti ne les a pas découvert.
Sentiments
Mon désarroi a encore été grand en plein cœur de l’été. Mon incompréhension également. Mon énervement tout autant. En l’espace de moins de 6 mois, j’ai subi deux « agressions » au jardin : des vols, puis ce massacre. Une question s’est posée à moi : à quoi bon continuer si ce que je tente de mettre en place est réduit ainsi à néant? A quoi bon investir mon temps et mon argent dans un projet qui est susceptible d’être pillé et détérioré?
Je n’ai pas encore fini de digérer ces questionnements. Mais une chose est sûre, c’est que mon moral ne résistera pas forcément à de nouvelles exactions…
Réaction
Ces actes malintentionnés m’ont obligé à devoir me défendre, ce qui n’était pas du tout dans mon optique. Je fais ce projet de jardin dans le but aussi d’en faire un lieu d’accueil de formations, de démonstrations etc. Absolument pas dans l’idée de devoir me défendre d’autrui, de me cacher de ce que j’y fais… Cependant, ces actions m’obligent à devoir envisager de défendre le jardin pour éviter que tout ne soit détruit.
Je n’ai pas les moyens de rénover le mur partiellement effondré, c’est pourquoi j’ai pallié avec les « moyens du bord » à la brèche du mur.
J’ai installé des poteaux (récupérés de tuteurs) au niveau du mur abaissé, à intervalle plus ou moins régulier.
L’installation ayant eu lieu en plein mois d’août, avec mes petits bras, les poteaux ont été plus ou moins bien enfoncés.
Esthétiquement, c’est plutôt laid, et surtout, je n’aime pas du tout le message que cela envoie à l’extérieur.
Sur le terrain, j’avais récupéré aussi du fil barbelé, que j’ai mis en place tant bien que mal en haut des poteaux pour rendre l’ensemble un peu plus dissuasif.
Je suis consciente que l’ensemble n’est pas très sécurisant, mais j’ai fait ce que je pouvais. La brèche sera maintenant moins accessible, il faudra être plus téméraire, ou équipé de pinces, ce qui prendra davantage de temps (espérons).
A venir
Par la suite, même si ce n’était pas du tout le plan de départ, je vais planter des arbustes qui « piquent » au pied du mur, pour encore plus décourager toutes velléités…
Je suis consciente que mon bricolage est moche, et peu efficace : si quelqu’un à une autre solution à me proposer, je suis preneuse! Ou si quelqu’un a du temps et le savoir-faire pour remonter le mur, je suis aussi grandement intéressée! 🙂
1 commentaire
Coucou Anaïs !
La fille de la Nature et la petite fille de maraîchers Lyonnais que je suis sont extrêmement admirative de ce projet que je viens de prendre le temps d’explorer grâce à ces épisodes parlants de ton immense énergie à créer, construire ce jardin en total respect avec la Nature, de ta volonté de la faire vivre grandir s’exprimer en tiges feuilles fleurs fruits, de la faire chanter,
Ces 3 agressions sont légitimement insupportables mais pas pas insurmontables si l’on est plusieurs a tes cotés.
J’ai visité avec un énorme intérêt l’Exposition sur les Arbres à la Fondation Cartier et j’ai appris beaucoup sur la VIE et l’EXPRESSION de ces ÊTRES VEGETAUX.
Je rejoins Paris régulièrement pour mon protocole de soins ( toutes les 5 semaines ) et je suis disponible pour t’aider sur des créneaux horaires que nous pourrons fixer si cela te convient.
Pour la réfection du mur en pierres je réfléchis.
Bise chaleureuse
Sylvie