Jardin en cours # épisode 20

Jardin en cours

Jardin en cours # épisode 20

Premier vol

Il arrive parfois, malheureusement, que tout ne se passe pas comme on aimerait. C’est classique.

Baignée dans ma bonne volonté, mon envie de faire de belles choses, mieux, d’améliorer le site etc. je n’avais pas envisager le vol.

Enfin, cela trottait dans un coin de ma tête, mais je faisais taire les mauvaises langues, en me disant que non, il ne fallait pas voir le mal partout…

J’ai été rattrapée par le principe de réalité, dont je me serais bien passée!

J’ai subi deux vols (jusqu’ici) au jardin.

Le premier a consisté au vol d’un gros conteneur que je conservais pour transporter mes copeaux de bois, ou autre matériau d’un point à un autre du jardin. J’avoue ne pas m’en être rendue compte de suite, puis, je me suis aperçue de l’absence de l’objet.

J’en ai discuté avec un des employés de la mairie, qui m’a conseillé de regarder dans les terrains alentour pour voir si des « jeunes » ne l’y auraient pas laissé. Point de trace. A titre personnel, je pense plutôt que c’est un « vieux », qui est venu se servir. Et ce d’autant que la clôture avait été refermée après sa rapine.

Ce n’est pas très agréable, mais j’ai réussi à le « digérer » sans trop de difficultés.

Second larcin

Le deuxième vol, m’a quant à lui énormément énervé, déçu et attristé. Je m’en suis rendue compte tout de suite : mon amélanchier manquait. L’arbuste, installé depuis février, à l’entrée de l’accès au jardin n’y était plus.

Le larcin a été préparé : il a fallu l’arracher de terre, le paillage autour avait été remis en place, la clôture refermée. L’étiquette du végétal était au pied de l’arbuste, elle a aussi été prise. Travail net et sans bavure.

Sentiments orageux

Je ne sais pas comment exprimer les sentiments qui m’ont traversé. Tout d’abord (et cela doit relevé d’un processus psychologique identifié), j’ai été très, très énervée. Me rendre compte de cela en arrivant au jardin m’a clairement gâché toute l’après-midi que j’allais lui consacrer. Un sentiment d’injustice s’est aussi déclaré. Et puis l’aspect pratique reprend aussi le dessus pour étayer cette colère : le transplanter en mai, c’est une hérésie, la plante se portait bien, la personne qui a volé ne doit en plus rien y connaître….

Le sentiment qui s’est finalement abattu sur mes épaules est celui d’une grande tristesse. En effet, cela fait des mois que je travaille dans le jardin, pour nettoyer, améliorer le lieu : c’est un travail lent, difficile et sans fin. La seule chose qui m’encourage à continuer c’est de voir mes plantes se développer. Aussi, si l’on en vient à me les voler, autant tout laisser tomber.

J’ai été très abattue moralement par cette rapine, effectivement, comme certains me l’ont dit, « il n’y a pas mort d’homme », mais c’est comme une atteinte à tous les efforts fournis. Efforts vains puisque le bonheur au bout du tunnel en est retiré.

Bien sûr, ma fermeture du jardin était précaire depuis des mois, la clôture à consolider etc. mais je ne pouvais matériellement pas tout faire d’un seul coup.

Cependant, cet abus m’a conduit à faire des pieds et des mains pour mettre en place au plus vite un accès mieux sécurisé.

Protéger

J’avais repéré une technique de clôture-portail simple de réalisation, à l’arboretum de la ville de Paris. Elle était construite avec une ganivelle fixée sur un cadre en bois. Cela me paraissait la meilleure solution à mettre en œuvre, étant donné l’existant.

J’ai appelé toutes les jardineries alentour pour finir par en trouver une qui en avait en stock (très cher) en 1m20 de haut. Je suis, malgré le prix, allée l’acheter : je ne pouvais plus tolérer qu’on vienne se servir dans mon jardin et me piller.

Nous avons donc bâti avec les 5m de ganivelle achetés, une clôture/portail pour sécuriser l’entrée au jardin.

Assurément, si le voleur est motivé, il trouvera d’autres entrées, mais elles seront un peu plus acrobatiques (passer par dessus le mur, ou au-dessus les barbelés des clôtures).

Mise en place

Nous avons d’abord ôté l’ancien tronçon de clôture de fortune et nettoyer l’espace pour pouvoir bien implanter les éléments.

Étape numéro 1 : creuser!

Coup de chance dans mon « malheur », le sol étant très sableux, il est très facile à excaver, aussi faire un trou d’1m de profondeur pour pouvoir enfoncer le poteau a été relativement facile.

Creuser des trous sur 1m de profondeur

Cette excavation a permis de voir le profil du sol à cet emplacement : on arrive très vite sur les filons de sablon, comme je l’avais constaté aussi le long du mur Ouest.

Le sablon doré apparaît vite lorsque l’on creuse

A environ 20-25cm de profondeur, on ne trouve plus qu’un beau sable doré. Les végétaux poussent donc dans un sol très peu nourrissant et sont d’autant plus méritants!

Les poteaux de 2m50 de longueur sont une récupération d’un ancien poteau télégraphique (système D et recyclage!).

Étape 2 : implanter verticalement le poteau dans sa cavité

Ensuite, le poteau a été calé verticalement dans le trou, afin de servir de montant pour fixer la ganivelle.

Implanter verticalement
Étape 3 : caler le poteau dans sa loge

Afin de maintenir le poteau dans sa loge, des pierres ont été calées dans le trou, tout autour, par couche, à la masse. Chaque couche de pierres est recouverte d’un peu de terre (de sable, vu mon sol!) et tassée. On monte au fur et à mesure les couches, comme un mille-feuille, jusqu’à la surface.

Tasser les pierres
Finition des couches supérieures
Étape 4 : finition de surface

Ensuite, la terre de surface est remise en place : c’est comme ci les poteaux avaient toujours été là!

Les poteaux implantés
Étape 5 : fixer la ganivelle sur les poteaux

La dernière étape a été de fixer la ganivelle avec de longues vis dans les poteaux. Nous avons fait une partie fixe et une mobile, comme ce que j’avais précédemment. L’espace restant entre le premier poteau et la haie a été comblé avec du fil barbelé récupéré de l’ancienne clôture.

La clôture installée

J’ai toujours apprécié l’esthétique de la ganivelle, son aspect ici aussi me plaît. Nous avons complété la fermeture avec une chaîne et un cadenas : espérons que cela soit assez dissuasif!…

1 commentaire
  • Paul
    Répondre

    Système D, recyclage et main verte contre vol et vandales (humains ou clomatiques) on a besoin d’actes comme le tien. J’espère que de la tristesse et la colère va regermer le printemps puis l’été (la spirale :)) – Bises vendéennes

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