Jardin en cours # épisode 18

Jardin en cours

Jardin en cours # épisode 18

Implanter

L’hiver et le début de printemps sont des saisons opportunes pour commencer à implanter les massifs d’un jardin : on y voit clair, la végétation ne s’est pas encore développée, les espaces sont vierges.

C’est ce que j’ai fait en ce début de printemps, en utilisant les ressources dont je disposais au jardin (c’est un principe de permaculture : valoriser et utiliser des ressources renouvelables).

Celles-ci consistaient, comme nous l’avons vu dans un précédent article, en branches de noisetiers, mais également en tronçons de bois. Le laurier noble, qui a été ratiboisé, a livré de nombreuses bûches, légères à manipuler, que j’ai employées pour délimiter des massifs.

Ces dessins des contours de massifs produisent un effet très intéressant : en matérialisant un espace de plantation et donc un cheminement, on crée un « dedans » et un « dehors ». Il y a là où l’on marche, et là on l’on plante(ra).

C’est toute la question des bordures, que l’on s’attache à définir dans la méthode de conception OBREDIM. Les bordures évidentes du jardin sont ses limites externes, qui déterminent où est le jardin et où est l’espace public, tandis que les bordures des massifs jouent le même rôle mais au cœur même du jardin. C’est donc sur l’échelle de lecture que l’on joue. Lors de nos formations, nous évoquons l’image des poupées russes : il y a une grande (c’est l’extérieur), puis une petite (l’intérieur), puis une autre (un autre intérieur) etc.

J’ai donc fait, en concrétisant ces limites, l’expérience physique de cette théorie. Passer d’un terrain vide, à un terrain avec des massifs, des espaces définis, des pleins et des vides. C’est ce que l’on peut voir dans les photos qui suivent.

Avec les premières plantations, cette action engendre du plein au sein du terrain.

Et lorsque l’on s’attache à faire du vide, depuis des mois, cela donne un peu le vertige lorsqu’il s’agit de le remplir!

J’ai eu quelques appréhensions lors des premières plantations, car j’allais de nouveau remplir le vide que j’avais si chèrement créer. Ou comment, parfois, l’on peut avoir le vertige du… plein et non du vide!

Ouvrir et régénérer

Néanmoins, j’ai l’impression que je passe plus de temps à tenter de « faire le vide », que je n’en passe à l’emplir! Et il faut dire que la tâche est autrement plus ardue!

Un autre gros travail de nettoyage auquel je souhaitais m’atteler était de couper court les aubépines et autres arbustes qui délimitent le jardin sur ses franges Nord-Ouest et Est.

Les aubépines sont là depuis longtemps, eu égard au diamètre de leurs troncs, et elles avaient déjà subi des tailles. Je souhaitais aussi couper un gros noisetier à ras afin qu’il rejette de souche et produise de longues tiges, que je pourrai par la suite utilisées pour continuer mes fascines…

L’intérêt était aussi de faire pénétrer davantage de lumière dans le jardin, d’autant plus qu’au pied des haies existantes, de nouvelles plantations ont pris place.

D’un autre côté, par ses choix, j’expose davantage le jardin aux vues depuis le chemin public, mais c’est un choix délibéré : je souhaite donner à voir qu’il se passe des choses dans ce terrain autrefois délaissé.

Voici le résultat en images :

La haie Ouest avant la taille
La haie Ouest après passage de la tronçonneuse!
La haie Est avant la tronçonneuse
La haie Est après la tronçonneuse…
Retour sur le plessage des aubépines

Mes aubépines, que j’avais « maltraité » pendant l’hiver, ont fait fi de mes mauvais traitements, et sont débordantes de vitalité! C’est un végétal des plus coriaces, car les pieds que j’avais coupé à ras, faut de pouvoir les arracher (elles ont une racine pivot quasi impossible à avoir manuellement) sont tous repartis. Ce qui ne m’arrange pas franchement!… :-/

Plessage des aubépines, aspect hivernal
Plessage des aubépines, aspect de printemps
Et la lumière fût…

Certains arbres ont réagi spectaculairement au nettoyage auquel ils ont eu droit. J’en veux pour preuve le cerisier aigre : j’ai débarrassé son houppier de la clématite des haies et des ronces qui l’encombraient.

Il a offert une belle floraison virginale, promesse de futurs délices acidulés…

Le cerisier avec sa parure printanière

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