Jardin en cours # épisode 01

Jardin en cours

Jardin en cours # épisode 01

Chercher un terrain pour bâtir un jardin

Cela faisait des années que je souhaitais pouvoir « avoir un jardin », mais auparavant salariée à Paris, le projet n’était pas d’actualité, tandis qu’à présent, étant à mon compte et après ces différentes formations en permaculture, mes travaux de recherches et mes rencontres, trouver un jardin devenait possible et me démangeait!

J’ai eu la chance de trouver une parcelle sur la commune de Doue (77), au Nord de Coulommiers en Seine-et-Marne, où réside mes parents. J’ai signé un bail pour la location d’une lopin de 830m² auprès de la commune, pour une durée de 6 ans renouvelable.

Ainsi débute l’aventure de ce « jardin en cours », qui, à défaut d’un nom, est en action et en voie de création!

Les exubérantes floraisons des aubépines au printemps 2018
Visiter

Chaque histoire d’un jardin commence par trouver un site, ou en hériter, ou l’acheter… De mon côté, j’avais repéré ce jardin à l’abandon depuis des années, à côté du terrain de sport et des jeux pour enfants, sur le flanc Sud de la butte de Doue. Ce joli mur colonisé par des sédums, au-delà duquel on apercevait peu de choses. Cet espace, ce futur jardin, est donc la parcelle sur laquelle je vais pouvoir expérimenter des plantations, produire nourriture, savoirs et échanges!

Vue du tilleul au coucher du soleil

Je débute l’aventure en visitant la parcelle au tout début du printemps, en avril, accompagnée du maire. Les arbres dorment encore, le tilleul en pleine croissance n’a pas débourré, les primevères commencent à pointer le bout de leur nez, et le couvert végétal dense et épineux laisse peu de possibilité pour cheminer et prendre conscience de l’espace disponible. Mais le site a du potentiel! Beaucoup, même si le travail à faire pour le révéler semble important…

Vue vers le Sud-Ouest, vers le village
Vue vers le Sud-Est, au pied du tilleul, les touffes de primevères ponctuent le sol
Arpenter une fois

L’attrait pour le site est immédiat, malgré les travaux à engager dessus. Je décèle les anciens fruitiers envahis par le lierre et la clématite des haies, je perçois les murs propices aux cultures ensoleillées, la luxuriance du couvert végétale, la vie animale et végétale qui se déploie…

Fruitier envahi par le lierre et la clématite des haies, à ses pieds, des ronces…

Cette histoire de jardin commence donc par arpenter le site, afin d’observer, d’identifier et de noter ce qui y pousse. En ce début de printemps, la strate herbacée est largement représentée par des primevères, jaunes, roses ou blanches, donc les fleurs sont comestibles. J’aperçois aussi des feuilles d’orchidées (dont j’ignore l’espèce), l’origan sauvage (le même que celui qui colonise le flanc sec et ensoleillé de la Butte), des violettes et beaucoup, beaucoup de ronces et d’aubépines.

Je découvre un cadavre d’orvet ou serpent de verre (s’il y a cadavre, c’est qu’il y a prédateur…), des terriers de lapins (occupés ou non?)… Des nids d’oiseaux doivent probablement se cacher derrière les rameaux…

Cadavre d’un orvet
Arpenter deux fois, voir plus…

Puis ce cheminement autour du jardin me fait prendre conscience que presque toutes les bordures du terrain ont été plantées avec une haie de Lonicera nitida, et que celui-ci forme des fourrés de plusieurs mètres d’épaisseur. Le long d’un des murs, il occupe presque 4m de large, ce qui constituera un « gros morceau », quand il s’agira de le dégager…

Je commence à identifier la strate arborée, les aubépines se retrouvent en lisière de terrain, un énorme laurier noble occupe un emplacement stratégique (orientation optimale, le long du mur), des érables mâtures ou plus jeunes sont disséminés de-ci de-la, un hêtre adolescent commence à prendre de l’ampleur, des lilas, vestiges du jardin d’autrefois sont aussi présents, un buis dont une partie a survécu aux attaques de pyrale croît à l’ombre accompagné d’un charme, des noisetiers sauvages font de grands rejets pour attraper la lumière…

C’est toute une flore qui se révèle sous mes yeux avides de découvertes!

Lisière arborée, laurier noble et érable
7 commentaires
  • LARRAS Constance
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    Cet exemple m’inspire et m’émerveille.
    Merci de partager la naissance d’un nouveau jardin et lieu.

    1. Anaïs Jeunehomme
      Répondre

      Merci Constance!
      Semaine prochaine, un nouvel épisode à suivre lundi!

  • tille
    Répondre

    magnifique, ça donne envie.
    J’en rêve aussi depuis longtemps et suis confrontée, aussi, à l’emplacement du travail, aux mobilités… qui rendent difficile l’enracinement sur un terrain.
    Etes-vous confiante dans un bail de 6 ans ? Lancer un jardin demande beaucoup de travail et se fait sur le long terme, le temps que les plantes poussent. J’aurais peur de faire tout ce travail pour rien, si le bail n’est pas renouvelé pour une raison ou une autre. Quelles garanties avez-vous pu obtenir ?
    Bien cordialement

    1. Anaïs Jeunehomme
      Répondre

      Bonjour!
      Merci pour votre retour! 🙂
      J’ai la naïveté (?) de croire que le terrain appartenant au village et étant abandonné depuis de nombreuses années, il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur la durée du bail, à tout le moins, sur son renouvellement. Les collectivités locales voyant leurs budgets baissés, ce peut être vu au contraire comme un « bon plan » pour elles d’avoir quelqu’un qui s’occupe d’une parcelle…
      Il est vrai que 6 ans paraissent bien peu eu égard au travail à réaliser, mais ce travail bénéficiera à la commune par la suite, et, de toute façon, je n’ai pas pu acquérir de terrain dans l’immédiat.
      L’idée est de prendre le temps de faire les choses et aussi de fonctionner le plus possible en utilisant des ressources peu onéreuses, comme la greffe, les boutures, les trocs de plantes… Le tout dans le but de créer une dynamique locale (je l’espère!).
      A suivre donc!
      Nouvel épisode la semaine prochaine! 🙂

  • Carole
    Répondre

    Magnifique ! c’est amusant comme le vertige de la page blanche, au jardin, consiste en une exubérance de verdure prometteuse ! Me vient une idée : pourquoi ne pas envisager pendant l’été une ou 2 journées où notre petit groupe d’élèves permaculteurs viendraient armés de sécateurs , petites scies et autres cisailles (ainsi que d »‘un roboratif picnic) pour te donner un coup de main aux prémisses de cette belle aventure ?

  • Carine
    Répondre

    Bonjour Anaïs,
    Magnifique projet ! Tu as trouvé la perle rare.
    Je suis heureuse pour toi. C’est très agréable de lire à travers le blog, tes premiers pas dans ce jardin d’exploration…
    Vive les chantiers participatifs !

  • Bernard Corbineau
    Répondre

    Heureux de voir que l’aventure commence… Quelle belle idée de la relater. Bon courage. J’ai des plantes à troquer ou donner. On pourrait faire un panneau devant le jardin à intégrer dans le parcours de visite patrimoniale du village pour que les passants connaissent le travail entrepris et viennent peut-être donner un coup de main. De mon côté, suis prêt à le faire;;; à petite dose car je n’arrive déjà pas à entretenir le mien….! Un dovinsien admiratif qui s’essaie à la permaculture. Nous avions créé un système de troc de plantes en ligne à Brie’Nov – Doue XXII que l’on pourrait relancer si cela a quelqu’intérêt. A très vite.

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